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Partir à la découverte du monde en mode routard, c'est ce que nous avons fait en 353 jours et au travers d'une quinzaine pays. Ce blog nous a permis de partager avec vous cette expérience.

Ouskonest ?

. Après quasiment 1 an de voyage entre juillet 2009 et aout 2010, nous sommes revenus à la vie sédentaire.

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Brouhaha à La Paz

La vue qui t'accueille en arrivant à La Paz depuis Copacabana est magnifique. Imagine prendre un virage et, tout d'un coup, voir se répandre à tes pieds une vallée toute habillée de maisons du fond jusqu'au en haut des collines. La nuit, alors que les lumières de la ville brillent, ça doit être tout simplement magique.

De près et du point de vue architectural, La Paz n'est pas une ville qui nous a impressionnée spécialement, mais j'ai bien aimé son côté vivant. Le centre historique, la partie plus touristique, a un bon nombre de bâtiments anciens dont la plupart sont défraichis ou carrément tombant en ruines. Le quartier est plein d'étales et de marchés populaires. Le plus bizarre est celui des sorcières, où on peut acquérir des herbes médicinales, des élixirs et des talismans (par exemple, des fœtus de lama pour protéger une maison qui vient d'être bâtie). De l'autre côté, le marché noir, la rue du commerce et le marché Lanza qui sont plus proches d'un marché aux puces. Et au milieu de tout cela, on trouve des centaines d'étales qui proposent de la bouffe pour pas cher. Ainsi, d'étale en étale, on peut très bien passer d'un marché à un autre sans s'en rendre compte.

Dimanche dernier, on dirait que toutes les familles et tous les jeunes de La Paz étaient de sortie. Beaucoup en direction du stade pour regarder le derby entre les deux équipes de la ville : le Bolivar et le Stronger. Quelques autres pour profiter des belles vues surplombant la ville et des aires de jeux aux alentours du parc Laikakota. D'autres pour se promener, prendre une glace ou aller au cinéma au Prado, le grand boulevard local. Et une ou deux personnes pour se faire lire les cartes ou les feuilles de coca par le marabout du coin. Pour rentrer à la maison, il suffit de prendre un taxi, un minibus ou, encore mieux, un des bus avec au messages pittoresques sur le pare-brise : 'Labios mentirosos' (Lèvres menteuses), 'Libre como el viento' (Libre comme le vent), 'Loquito Veloz' (Petit fou rapide), 'Tu y yo, Lucifer' (Toi et moi, Lucifer), 'Amor' (Amour), 'Suavecito' (Doucement), 'Poderoso Bolívar' (Puissant Bolivar), etc.

La ville compte aussi plusieurs musées intéressants : coloniaux, textiles, religieux ainsi que d'autres qui sont moins habituels. Ils permettent de charger d'air et d'échapper à la pluie qui cette année a en avance sur la saison humide.

Le 'Musée de la Coca' parcourt l'histoire de cette plante depuis la préhistoire jusqu'à nos jours. Avec son usage religieux (pour communiquer avec le monde de l'au-delà), médicinal (comme anesthésie) et alimentaire (elle est riche en minéraux et vitamines qui permettent de compléter la diète basée féculents des habitants de la région). C'est un des piliers de la culture indigène qui perdure jusqu'à aujourd'hui. Pendant l'époque de la Colonie, elle fut, tout d'abord, déclarée diabolique et interdite par l'Inquisition. Puis miraculeusement, elle a était absoute de péché quand les autorités laïques, Philippe II en tête, se rendirent compte que les indigènes, soumis à des journées de travail de 48 heures, tenaient mieux le coup lorsqu'ils mâchaient des feuilles de coca.

Pas moins intéressant, le musée des Instruments Musicaux se trouve dans une des rues les mieux préservées du centre historique de La Paz. On y retrouve des centaines d'instruments musicaux surprenants : à vent, à corde, à percussion, indigènes, métis, étrangers, pour enfant, pour adulte, tout petits, énormes, faits en plumes ou poitrine de condor, en bois taillée avec des motifs très originaux, en métal, en céramique, en carapace de tortue, en peau de quirquincho, des crécelles des formes les plus bizarres et ingénieuses … Le mieux est qu'on nous permet de jouer de certains instruments, si on peut appeler 'jouer' le bruit infernale fait par une bande de profanes tapant sur des tambours, soufflant dans des flutes ou frappant les touches d'une pianola ou essayant de jouer un accordéon miniature. Juan Sebastian Bach et madame, le couple de perruches qui habitent la cour de musée, deviennent dingues avec le bruit et essayent de l'arrêter avec leur chant. Et en effet, ils se calment dés que le silence règne à nouveau.

Bea