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Un tour du monde en plus de 80 jours.

CkoiCeBlog ?

Partir à la découverte du monde en mode routard, c'est ce que nous avons fait en 353 jours et au travers d'une quinzaine pays. Ce blog nous a permis de partager avec vous cette expérience.

Ouskonest ?

. Après quasiment 1 an de voyage entre juillet 2009 et aout 2010, nous sommes revenus à la vie sédentaire.

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Cordoba l'intelectuelle


Après 4 jours à Salta, nous avons repris la route dans le but d'atteindre Bariloche, les 'Alpes' argentines. Vu la distance, au moins 36 heures de bus, on a décidé de faire une pause intermédiaire. Trois choix devant nous : Buenos Aires, qu'on aime bien (surtout JJ et Lucy, nos hôtes de luxe) mais on a déjà fait et ce n'était pas l'option la plus directe, Mendoza et sa région, connue principalement pour sa route des vins et qui ne nous disait pas plus que ça, puis Cordoba, la deuxième métropole d'Argentine, ville coloniale aux 7 universités et au titre de 'Capitale culturelle des Amériques du sud' et dont les touristes argentins sont friands, même si ce n'est pas le cas forcement des étrangers. Nous choisîmes cette troisième option pour notre petit arrêt.

Nos impressions sur Cordoba sont mitigées. Sur le plan architectural, elle nous a un peu déçu : il y a effectivement quelques jolis bâtisses coloniales dans le centre ville, mais ils se perdent dans la masse de nouveaux édifices construits sans aucun style particulier. En nous promenant, on a eu vraiment l'impression d'être dans un des quartiers de Madrid construits après les années 60, en brique rouge, sympathiques pour y vivre mais pas trop beaux. La ville compte par contre avec beaucoup de librairies, quelques cinés, théâtres et autres offres culturelles, ainsi que beaucoup de sites à visiter aux alentours, dans montagnes et vallées qui se trouvent à peine à quelques kilomètres.

Comme on n'est pas trop des lève-tôt, nous avons seulement eu le temps de visiter, dans les environs, la ville d'Alta Gracia, à 35 kilomètres de Cordoba. Cette bourgade aux nombreux pavillons et avec le plus grand nombre de Fiat 500, ancien modèle, que je n'ai jamais vu, était très populaire parmi la haute bourgeoisie au début du 20ème siècle du fait de son climat, chaud et sec, favorable à ceux atteint de maladies respiratoires. C'est ainsi que la famille Guevara dont la progéniture, dénommé Ernestito, souffrait d'asthme, est venu s'y installer en 1932 : la maison où la famille a vécu est devenu aujourd'hui un musée, contenant plein des souvenirs du petit et jeune Guevara, devenu plus tard 'El Che'.

Après trois jours à Cordoba et au moment du départ , on se disait que l'on serait bien restés un peu plus. Mais nous voilà à bord d'un bus qui nous déposera à Bariloche dans 22 heures.

Bea

De retour en Argentine : Salta, la belle andine

Nous voici donc de retour en Argentine, qui fut l'étape inaugurale de notre périple en Amérique du sud. Lors de notre premier passage, nous avions visité Buenos Aires et les chutes d'Iguazu. Cette fois ci, l'objectif est de parcourir le pays du nord au sud avant d'atteindre Ushuaia.


Le nord de l'Argentine, de Salta jusqu'à la frontière avec la Bolivie, a un caractère andin. On le retrouve dans les paysages, composés de montagnes rougeâtres dans un environnement désertique, dans la culture ainsi que dans les spécialités gastronomiques locales. La zone fût conquise par l'empire Inca et puis, pendant la période coloniale, elle garda un fort contact commercial avec le monde andin au travers des échanges commerciaux avec Potosi. En effet, à cette époque, le nord était la région la plus riche de l'Argentine, avec son économie centrée sur la production d'animaux de tir et de vivres pour combler les besoins de la ville minière où, du fait de l'altitude, le rendement était insuffisant.

Ainsi, même si l'importation et la vente des feuilles de coca sont interdites en Argentine, les autorités du coin ne semblent pas être trop regardantes. On peut voir, dans beaucoup d'épiceries, des panneaux qui proposent ce produit et même dans les cafés les plus classes de la ville, des gens sortent leurs sachets de feuilles et s'en mettent quelques unes dans la bouche à n'importe quel moment de la journée.

Malgré le caractère andin du coin et le fait qu'aujourd'hui c'est la zone la plus pauvre d'Argentine, on ne peut pas dire que l'on se croit en Bolivie. On se sent bel et bien en Argentine : les routes sont goudronnées et en bon état, les bus sont confortables, il y a des cafés et des restaurants à chaque coin de rue et les quelques spécialités locales faisant exception, on retrouve les plats que nous avions connu lors de notre premier passage : pizza, pasta, parrilla et empanadas. D'ailleurs, il y une majorité de personnes aux traits européens qui parlent avec un accent et une intonation qu'on ne peut entendre qu'en Argentine.

Salta est une ville de taille moyenne assez charmante. Le centre historique est très bien préservé et garde des bâtiments coloniaux très beaux. Elle est pleine de commerces, des cafés et de terrasses. On a eu aussi la chance de tomber sur un hôtel assez sympa où l'on pouvait faire la grasse mat'. Pour une fois, depuis longtemps, un employé de l'hôtel ne s'est pas mis à parler dès 8 heures du matin avec un pote aussi fort que s'il était de l'autre côté de la ville. En plus, le Wifi marchait super bien, ce qui nous aida à apprécier, encore plus, cette ville.

Une des attractions les plus connues de Salta est le 'Tren de las Nubes' (train des nuages en VF). Malheureusement, d'un moyen de transport passant par des jolis coins, le train est devenu une attraction exclusivement touristique à un prix atteignant celui d'un Paris-Madrid en Talgo Goya. On a décidé donc de faire une croix sur la promenade et, à la place, on a pris le téléférique de la ville, qui monte tout en haut du tout proche 'Mont Saint Bernard' d'où on a une vie plongeante sur la ville. Moins impressionnant surement, mais assez mignon et bien plus économique :). Puis, on a fini notre séjour par une petite séance de comédie au théâtre : Karim avait peur de ne pas tout comprendre mais il est plus fort qu'il ne le pense … Il compris aussi bien que moi, j'en suis très fière de lui !

Bea

Photos : Le Salar d'Uyuni

Cliquez sur l'image ci-dessous pour voir les photos prises lors de notre passage à Uyuni et son Salar :
Bolivia - Uyuni

Le Salar d'Uyuni

Avec nos super pilotes, Daniel et Hélène, nous continuâmes notre route en Bolivie, direction de la ville d'Uyuni. Un petit peu plus de 6 heures nous suffirent pour parcourir les 250 km de piste en travaux et nous rapprocher de notre objectif et d'un tardif repas de midi.

Manque de chance, quand on était à peine à 5 km de la ville et on pouvait pratiquement sentir l'odeur du poulet tournant dans le grill nous avons vécu aux premières loges une des expressions de protestation les plus répandues en Bolivie : le blocage de routes. En effet, toutes les entrées et sorties d'Uyuni étaient bloquées par les camionneurs du coin qui demandaient d'avoir une partie du gâteaux du transport des minerais des Mines de la région, aujourd'hui acheminés par train.

Après 2 heures d'attente et perdant tout espoir de voir la fin du blocage avant la tombée de la nuit, on a finalement décidé, avec d'autres voitures particulières, de former un convoi et d'abandonner la piste pour couper à travers la campagne désertique. On arriva donc finalement à Uyuni à l'heure du souper, pour découvrir un deuxième blocage, cette fois-ci du centre ville par les taxis, qui protestaient aussi eux pour un autre motif.

Le jour d'après, moins de 48 heures après le début du blocage, on sentait déjà une ambiance de ville prise au siège : les hôtels pleins à craquer, des touristes désespérés de quitter la ville pour continuer leur périple ou, comme nous, faire le Tour du Salar. La plupart des agences, qui ont quand même continué a assurer les sorties ce deuxième jour en partant avant le lever du soleil pour échapper dans la nuit la vigilance des grévistes, n'avaient pourtant plus d'essence dès le troisième jour, les camions citerne ne pouvant pas rentrer dans la ville, les pompes était sèches et du coup le marché noir d'essence a commencé à faire fureur. Heureusement, on trouva finalement une agence qui avait un stock d'essence, et le troisième jour nous partîmes comme prévu à la découverte du plus joli coin de la Bolivie.

La visite des environs d'Uyuni, se fait en 4x4 en traversant pendant quelques jours des étendues désertiques dont pour la plupart on ne trouve ni piste, ni indication de direction quelconque, et dont les suspension d'une voiture durent moins qu'un ver de terre au milieu d'un poulailler. Ces petits jours au milieu de nulle part permettent d'apprécier des paysages à couper le souffle.

Uyuni possède le plus grand salar au monde. Cette région, couverte jadis par l'océan Atlantique, est devenu un énorme lac lorsque les Andes se sont levés. Il y a 10.000 ans, cet étendue d'eau a fini de s'évaporer laissant derrière elle une mer de sel blanche à perte de vue. Quelques îles y sont parsemées, les restes de corail attachés sur les roches montrant belle et bien que par le passé les îles se trouvait sous l'eau.

Dans le petit hôtel en bordure du salar, construit avec des blocs de sel où l'on a passé la première nuit, on a croisé pour la troisième fois Sophie et Philippe, un couple belge nostalgique des frites du plat pays (les meilleurs au monde comme on sait tous) et qui font aussi un tour du monde. On les avait rencontré la première fois au Machu Pichu puis on a séjourné dans le même hôtel à Sucre. C'est épatant d'ailleurs le nombre de personnes qu'on a recroisé en Bolivie et qu'on avait déjà rencontré auparavant, comme les anglais qui logeaient dans le même hôtel que nous à Arequipa et qui étaient dans le parc crétacique de Sucre quand on y est allés. Le monde, ou au moins le 'gringo trail' en Amérique du Sud, est petit :).

Mais revenons au récit de cette expédition dans une des régions les plus hostiles au monde. Après le salar, nous avons parcouru plusieurs lagunes salées aux couleurs variés : blanc, vert, bleu, rouge et habitées par des milliers de flamands supportant de façon stoïque les rudes conditions climatologiques : des forts vents, un froid de canard pendant la nuit et une chaleur d'enfer le jour. On traverse aussi des déserts dont les forts vents ont érodé et sculpté les formations rocheuses jusqu'à les convertir en rochers isolés aux formes surréalistes. Il y a des volcans, certains éteints, d'autres encore fumant et crachant du souffre, et des maintes montagnes arborant toute une panoplie de couleurs allant du blanc à l'ocre en passant par toute la gamme : jaunes, oranges, rougeâtres, vert clair. C'était vraiment magique !

Le parcours passe aussi par un champ des geysers à l'eau boueuse et bouillante et à l'odeur de œuf pourri, puis quelque kilomètres plus loin, par une petite piscine thermale d'eau chaud construite au milieu de la pampa où l'on peut plonger dans l'espoir de faire revivre les doigts des pieds et des mains congelés. Au vu du froid qu'il faisait alors que nous sommes au début du printemps, je n'imagine même pas qu'est-ce que ça doit être en plein hiver, quand les températures la nuit atteignent les -20°C.

Enfin, après trois jours en nous mettant plein les yeux et en nous levant de très bonne heure (entre 4h30 et 6h30 heures du matin) nous avons dit au revoir à Hélène et Daniel qui devaient retourner chercher leur voiture à Uyuni, tandis que nous avons continué vers San Pedro de Atacama au Chili, où il y a pas mal des choses à faire aussi. Nous y sommes restés finalement que 2 jours, en attendant le départ du prochain bus vers Salta au nord de l'Argentine. Ce fut aussi l'occasion de partager une bouffe encore une fois avec notre couple de belges préférés (par contre, je confirme qu'il n'y avait pas de frites au menu).

Bea

Photos : Sucre et Potosi

Cliquez sur la photo, pour voir les clichés de notre passage à Sucre et Potosi :

Bolivia - Sucre, Potosi

Sucre et Potosi

En quittant la bouillonnante ville de La Paz, on se disait que ca serait sympa de se poser quelques jours dans l'une de nos prochaines étapes comme nous l'avions fait en Équateur à Puerto Lopez.


Rassurez vous ! On ne s'est pas encore lassés de voyager, bien au contraire, on se plaît dans ce vagabondage permanent ou chaque jour apporte son lot de découverte, d'apprentissage et de rencontres qui nous enrichissent encore plus.

Mais de temps en temps, une pause est nécessaire afin de faire une lessive, mettre à jour le blog et, surtout, sortir la tête du guidon et penser la suite de notre périple. Car, même, si nous en avions déjà définit les grandes étapes, il reste toujours des ajustements à faire en fonction de nos envies du moment mais surtout du retour des autres voyageurs que nous croisons.

Donc, direction Sucre, capitale constitutionnelle de Bolivie ayant une bonne réputation parmi les voyageurs. On espérait y lézarder quelques jours. Nous n'avons pas été déçus. On comptait y passer 3 nuits, finalement ce fût 6. Le climat y est clément et le fait de passer de 3800m à 2300m d'altitude, rend le séjour agréable et la respiration plus facile. J'ai même pu ressortir le short qui depuis l'Équateur fût recalé au fond du sac. De plus, cette ville toute vêtue de blanc, m'a rappelée la Casablanca de mon enfance où tout était recouvert de blanc y compris les arbres qui avaient droit à leur couche de peinture. Pour nous aider encore plus à nous sentir à la maison, nous n'avions qu'à faire un tour dans un des parcs de la ville pour y admirer des répliques de la tour Eiffel et de l'arc de triomphe.

Sucre, berceau de l'indépendance de la Bolivie, possède aussi des nombreux sites touristiques dont le plus intéressant à nos yeux fut le parc crétacé où l'on peut admirer des centaines de traces de pas laissés par d'énormes dinosaures, avant même que les Andes aient vu le jour.


On quitta Sucre en direction de Potosi mais, cette fois, au lieu de gouter aux joies des bus boliviens, nous avons continué notre voyage avec Hélène et Daniel dans leur 4x4 de classe japonaise. Ce couple de Drancy qui traverse l'Amérique de l'Alaska à la Patagonie, nous proposa de faire un brin de chemin ensemble et nous acceptâmes volontiers. Je vous assure que ça nous a fait bizarre de remonter dans une voiture particulière. On ne savait même plus comment s'était.

Potosi est la ville la plus haute du monde car, à 4090m d'altitude, même Lassa au Tibet est battue. Ce fut en son temps une des villes les plus riches du monde grâce aux mines d'argent exploitées initialement par les espagnols depuis le XVI° siècle et qui sont encore en activité jusqu'à maintenant. Reste que les conditions de travail qui y règnent sont difficiles avec des mineurs qui tournent à la feuille de Coca et à l'alcool à 96°. En « bon » ingénieur des mines, Béa y effectua une visite comme d'ailleurs la grande majorité des touristes qui passent dans le coin.

De sa splendeur passée, la ville ne garde que quelques bâtisses coloniales en ruines et une « Casa de la Moneda » où étaient frappées des pièces d'argent ayant usage dans tout l'empire colonial espagnol. Mais Potosi fût aussi l'occasion pour nous de découvrir la première division de basket bolivienne. Il faut avouer qu'à cette altitude tout effort physique relève de l'exploit. Même si le niveau du jeu n'était pas celui de NBA, les joueurs assurèrent le spectacle dans un ambiance familiale et festive, où les enfants envahissaient le terrain à chaque temps mort pour tenter un panier à 2 points.


Outre la visite de la mine et le match de basket, Potosi ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Espérons que notre prochaine étape, le Salar d'Uyuni, soit à la hauteur de nos attentes.

Karim

Photo : La Paz

Cliquez sur la photo, pour voir les clichés de notre première étapes bolivienne :

Bolivia - La Paz

Brouhaha à La Paz

La vue qui t'accueille en arrivant à La Paz depuis Copacabana est magnifique. Imagine prendre un virage et, tout d'un coup, voir se répandre à tes pieds une vallée toute habillée de maisons du fond jusqu'au en haut des collines. La nuit, alors que les lumières de la ville brillent, ça doit être tout simplement magique.

De près et du point de vue architectural, La Paz n'est pas une ville qui nous a impressionnée spécialement, mais j'ai bien aimé son côté vivant. Le centre historique, la partie plus touristique, a un bon nombre de bâtiments anciens dont la plupart sont défraichis ou carrément tombant en ruines. Le quartier est plein d'étales et de marchés populaires. Le plus bizarre est celui des sorcières, où on peut acquérir des herbes médicinales, des élixirs et des talismans (par exemple, des fœtus de lama pour protéger une maison qui vient d'être bâtie). De l'autre côté, le marché noir, la rue du commerce et le marché Lanza qui sont plus proches d'un marché aux puces. Et au milieu de tout cela, on trouve des centaines d'étales qui proposent de la bouffe pour pas cher. Ainsi, d'étale en étale, on peut très bien passer d'un marché à un autre sans s'en rendre compte.

Dimanche dernier, on dirait que toutes les familles et tous les jeunes de La Paz étaient de sortie. Beaucoup en direction du stade pour regarder le derby entre les deux équipes de la ville : le Bolivar et le Stronger. Quelques autres pour profiter des belles vues surplombant la ville et des aires de jeux aux alentours du parc Laikakota. D'autres pour se promener, prendre une glace ou aller au cinéma au Prado, le grand boulevard local. Et une ou deux personnes pour se faire lire les cartes ou les feuilles de coca par le marabout du coin. Pour rentrer à la maison, il suffit de prendre un taxi, un minibus ou, encore mieux, un des bus avec au messages pittoresques sur le pare-brise : 'Labios mentirosos' (Lèvres menteuses), 'Libre como el viento' (Libre comme le vent), 'Loquito Veloz' (Petit fou rapide), 'Tu y yo, Lucifer' (Toi et moi, Lucifer), 'Amor' (Amour), 'Suavecito' (Doucement), 'Poderoso Bolívar' (Puissant Bolivar), etc.

La ville compte aussi plusieurs musées intéressants : coloniaux, textiles, religieux ainsi que d'autres qui sont moins habituels. Ils permettent de charger d'air et d'échapper à la pluie qui cette année a en avance sur la saison humide.

Le 'Musée de la Coca' parcourt l'histoire de cette plante depuis la préhistoire jusqu'à nos jours. Avec son usage religieux (pour communiquer avec le monde de l'au-delà), médicinal (comme anesthésie) et alimentaire (elle est riche en minéraux et vitamines qui permettent de compléter la diète basée féculents des habitants de la région). C'est un des piliers de la culture indigène qui perdure jusqu'à aujourd'hui. Pendant l'époque de la Colonie, elle fut, tout d'abord, déclarée diabolique et interdite par l'Inquisition. Puis miraculeusement, elle a était absoute de péché quand les autorités laïques, Philippe II en tête, se rendirent compte que les indigènes, soumis à des journées de travail de 48 heures, tenaient mieux le coup lorsqu'ils mâchaient des feuilles de coca.

Pas moins intéressant, le musée des Instruments Musicaux se trouve dans une des rues les mieux préservées du centre historique de La Paz. On y retrouve des centaines d'instruments musicaux surprenants : à vent, à corde, à percussion, indigènes, métis, étrangers, pour enfant, pour adulte, tout petits, énormes, faits en plumes ou poitrine de condor, en bois taillée avec des motifs très originaux, en métal, en céramique, en carapace de tortue, en peau de quirquincho, des crécelles des formes les plus bizarres et ingénieuses … Le mieux est qu'on nous permet de jouer de certains instruments, si on peut appeler 'jouer' le bruit infernale fait par une bande de profanes tapant sur des tambours, soufflant dans des flutes ou frappant les touches d'une pianola ou essayant de jouer un accordéon miniature. Juan Sebastian Bach et madame, le couple de perruches qui habitent la cour de musée, deviennent dingues avec le bruit et essayent de l'arrêter avec leur chant. Et en effet, ils se calment dés que le silence règne à nouveau.

Bea

Photo : Le lac Titicaca

Cliquez sur l'image ci-dessous pour voir les photos prises lors de notre passage au lac Titicaca :


Peru-Bolivia : Lago Titicaca

Le lac Titicaca ou à cheval entre le Pérou et la Bolivie

Après le Machu Pichu et son tourbillon de touristes, direction Puno et le Lac Titicaca.

Je me rappelle qu'à l'école primaire, l'évocation de ce nom déclenchait chez un moi une crise de fou rire. D'ailleurs, le lac étant à cheval sur la Bolivie et le Pérou, nos amis péruviens qui ne manquent pas d'humour (ou de cynisme, on ne sait jamais), nous ont expliqué que le Titi se trouve au Pérou et le Caca dans le pays voisin. On n'a pas cherché à vérifier car en arrivant à 6 heures du matin de Cusco en bus de nuit, à 6:40, nous étions déjà partis à la découverte du lac et de ses îles. Comme vous pouvez le constater, un tour du monde, ce n'est pas tous les jours des vacances.

Le lac est vraiment impressionnant : à presque 4000 mètres d'altitude, long de 200 km, c'est un des plus hauts lacs navigables au monde. Il contient en son sein des îles où vivent des peuples ayant évolué de façon distinct par rapport à ceux vivant sur «le continent». C'est le cas des Uros, qui fuyant les Incas, habitent jusqu'à aujourd'hui sur des îles flottantes qu'ils construisent avec de la totora, une herbe qui pousse sur le lac. Ils l'utilisent aussi pour construire leurs bateaux, leur maison, comme ingrédient de leur alimentation et en tant que combustible pour cuisiner. Une île dure une quarantaine d'années, suite à quoi, elle sera vendue au paysans de la région qui la recycleront comme engrais. Plus écologique, tu meurs !

Après Puno et le lac coté Pérou, direction la ville de Copacabana, en Bolivie, qui donna son nom à la plage éponyme de Rio de Janeiro.
Le passage de la frontière s'est fait sans encombre. Après s'être fait tamponner le passeport, nous sommes restés dubitatifs face à un trafic de quantités phénoménales d'œufs de la Bolivie vers le Pérou. D'après un expert (i.e. notre chauffer de bus) le prix étant beaucoup plus bas en Bolivie, les péruviens font le plein d'œufs avant de revenir au pays.

Copacabana a sa plage car elle est aussi baignée par le lac Titicaca. Mais, avec une eau à 7°C, il y a pas grand monde qui fait trempette. En fait, on trouve les masses devant l'église. Quand un boliviano achète un véhicule (bus, moto, voiture, camion, taxi …) , il doit le ramener à Copacabana pour qu'il soit béni. Même des péruviens font le voyage pour ce qui parait ici comme une obligation et je peux vous assurer qu'il y avait une queue plus longue devant l'église que devant un Mac drive un samedi soir.

Coté pratique, comment ça se passe ? On décore son véhicule avec des fleurs, style voiture de mariés, ensuite le prêtre très sérieusement le béni et pour finir on l'arrose selon son goût avec de la bière ou du champagne, des pétales de fleur et du riz, en insistant sur le moteur et les roues.

Un monsieur dont la Toyota de douzième main était plutôt amatrice de whisky me demanda s'il existait quelque chose de similaire dans mon pays. Je lui ai répondu qu'on avait un truc qui s'appelait l'assurance et que ça ne marchait pas non plus à tous les coups. Mais c'est vrai qu'à 1€, la bénédiction reste imbattable. Si on ne peut pas venir au volant de sa nouvelle voiture, ce n'est pas grave, une miniature suffit. On en trouve en face de l'église de tous les modèles.


A défaut d'avoir une voiture à bénir, on traversa le lac, le bus sur une barge et les passagers sur un petit bateau, pour continuer notre route en direction de La Paz.

Karim

Photos : Cusco et le Machu Pichu

Cliquez sur l'image pour voir nos photos de Cusco et ses environs, incluant le Machu Pichu :

Peru - Cusco area, Machu Pichu