Ushuaia : (presque) au bout du monde.
Nous voici partis pour la terre de feu et Ushuaia, impatients de voir de nos propres yeux à quoi ressemble 'le bout du monde', ou, comme certains argentins l'appellent avec leur ironie bien méditerranéenne, le 'cul du monde'.
Je sais qu'étant dans une latitude aussi austral et avec le froid et la quantité de neige qui nous est tombée dessus depuis Bariloche, c'est rationnellement impossible qu'Ushuaia ressemble à un paradis tropicale. Mais qu'est-ce que vous voulez, je suis conditionnée par le marketing d'un certain produit du nom de cette ville vendu en France, et je ne pouvait pas m'empêcher d'associer, tel les chiens de Paulov, ce mot avec une baignade sous une cascade entourée d'une végétation luxuriante.
Le retour à la réalité fut difficile : pendant les 3 jours que nous sommes restés là-bas, la neige, la grêle et la pluie se sont partagées les journées. Heureusement, on a eu droit aussi à quelques éclaircis. Avec ce froid de canard, pas envie d'aller chercher des cascades, et moins encore de se baigner sous une. Encore une fois, d'après les locaux, ce n'est pas normale qu'il neige en novembre ici (après tout, on est en plein printemps, et ça serait l'équivalent d'avoir de la neige mi-mai en Europe). Mais à ce rythme, je pense qu'ils vont pouvoir profiter du premier Noël enneigé depuis la fin de l'age de glace.
Quant à la ville, elle n'est pas spécialement jolie, mais le paysage qui l'encadre est assez beau. D'un côté, elle est baignée par une mer (le canal Beagle, un des passages naturels entre les océans Atlantique et Pacifique), qui est parsemée de petits îlots accueillant des colonies de loups de mer et des cormorans. Puis, dans son dos, s'étend une serie de montagnes enneigées où abondent les pistes de ski. La végétation, à l'exception des arbres sur les flancs des montagnes, est plus proche de la steppe, avec des lichens et des arbustes similaires à ceux qu'on avait déjà observé autour de El Chaltén.
La ville fut créée à la fin du 19ème siècle, quand l'État Argentin y installa une prison dans le but de promouvoir la colonisation de la zone. La région fut baptisée 'terre de feu' car, lors de son passage en cherchant une route vers le Pacifique, Magellan vit depuis le bateau les feux des habitations des Yamanas, le peuple native qui habitait la zone depuis toujours. Ce peuple, qui était bien adapté aux dures conditions climatiques (ils ne portaient pas de vêtements, mais se protégeaient du froid en s'imbibant le corps de graisse de loup de mer) et qui avait survécu jusqu'à alors en parfaite autarcie, s'est éteint, principalement à cause des maladies ramenés par les nouveaux colons qui ont ravagé la population en peu de temps.
Aujourd'hui Ushuaia est devenu une ville touristique dont le centre bourgeonne de restaurants, magasins et hôtels (les plus chères de notre séjour en Argentine). La promenade sur le front de mer est assez jolie, si on fait abstraction d'une légère odeur pas tout à fait appétissante qui émane de temps en temps des égouts qui s'y déchargent. Son principale attrait touristique est sa spécificité de ville le plus au sud dans le monde (il y a d'endroits peuplés plus au sud, mais ce sont des villages). D'ailleurs, au cas où tu aurais un peu tête en l'air, il y a des panneaux qui te le rappellent à chaque coin de rue.
C'est vrai que pour la modique somme de 4000 dollars par tête de pipe, prix dégriffé de dernière minute, on aurait pu partir 10 jours faire une croisière dans l'Antarctique et descendre encore plus au sud. Mais après nous être grattés le fond de poches nous n'avons trouvé que quelques pesos et comme, franchement, le beau temps nous manquait, nous avons suivi le plan initial et nous sommes partis à Punta Arenas, au sud du Chili, pour attendre sagement notre vol vers Santiago.
On a donc dit définitivement au revoir à l'Argentine mais pas sans avoir rencontré un spécimen rare : un marocain qu'y y vit. Il s'agît d'un casablancais de 'Ain Sebaa (un quartier de Casa) qu'il y a 14 ans a trouvé qu'il n'y avait pas assez de moutons à tondre au Maroc, et est venu continuer la tâche de l'autre côté de l'Atlantique.
D'après nos échos, on ne s'attendait pas à grand chose de Punta Arenas. Peut-être à cause de cela on a été agréablement surpris. La ville n'est pas spectaculaire, mais elle a quelques jolis bâtiments. Puis on y a retrouvé des chiliens et deux français de Charleville bien sympa avec qui on a fait la fête samedi soir. En plus, on n'était pas logés n'importe où : l'auberge où on dormait est géré par la mère du dentiste de Maradona, quand-même !!!
Et nous voilà finalement à bord de notre vol pour Santiago où, inchallah, le soleil nous sourira.
Bea
Je sais qu'étant dans une latitude aussi austral et avec le froid et la quantité de neige qui nous est tombée dessus depuis Bariloche, c'est rationnellement impossible qu'Ushuaia ressemble à un paradis tropicale. Mais qu'est-ce que vous voulez, je suis conditionnée par le marketing d'un certain produit du nom de cette ville vendu en France, et je ne pouvait pas m'empêcher d'associer, tel les chiens de Paulov, ce mot avec une baignade sous une cascade entourée d'une végétation luxuriante.
Le retour à la réalité fut difficile : pendant les 3 jours que nous sommes restés là-bas, la neige, la grêle et la pluie se sont partagées les journées. Heureusement, on a eu droit aussi à quelques éclaircis. Avec ce froid de canard, pas envie d'aller chercher des cascades, et moins encore de se baigner sous une. Encore une fois, d'après les locaux, ce n'est pas normale qu'il neige en novembre ici (après tout, on est en plein printemps, et ça serait l'équivalent d'avoir de la neige mi-mai en Europe). Mais à ce rythme, je pense qu'ils vont pouvoir profiter du premier Noël enneigé depuis la fin de l'age de glace.
Quant à la ville, elle n'est pas spécialement jolie, mais le paysage qui l'encadre est assez beau. D'un côté, elle est baignée par une mer (le canal Beagle, un des passages naturels entre les océans Atlantique et Pacifique), qui est parsemée de petits îlots accueillant des colonies de loups de mer et des cormorans. Puis, dans son dos, s'étend une serie de montagnes enneigées où abondent les pistes de ski. La végétation, à l'exception des arbres sur les flancs des montagnes, est plus proche de la steppe, avec des lichens et des arbustes similaires à ceux qu'on avait déjà observé autour de El Chaltén.
La ville fut créée à la fin du 19ème siècle, quand l'État Argentin y installa une prison dans le but de promouvoir la colonisation de la zone. La région fut baptisée 'terre de feu' car, lors de son passage en cherchant une route vers le Pacifique, Magellan vit depuis le bateau les feux des habitations des Yamanas, le peuple native qui habitait la zone depuis toujours. Ce peuple, qui était bien adapté aux dures conditions climatiques (ils ne portaient pas de vêtements, mais se protégeaient du froid en s'imbibant le corps de graisse de loup de mer) et qui avait survécu jusqu'à alors en parfaite autarcie, s'est éteint, principalement à cause des maladies ramenés par les nouveaux colons qui ont ravagé la population en peu de temps.
Aujourd'hui Ushuaia est devenu une ville touristique dont le centre bourgeonne de restaurants, magasins et hôtels (les plus chères de notre séjour en Argentine). La promenade sur le front de mer est assez jolie, si on fait abstraction d'une légère odeur pas tout à fait appétissante qui émane de temps en temps des égouts qui s'y déchargent. Son principale attrait touristique est sa spécificité de ville le plus au sud dans le monde (il y a d'endroits peuplés plus au sud, mais ce sont des villages). D'ailleurs, au cas où tu aurais un peu tête en l'air, il y a des panneaux qui te le rappellent à chaque coin de rue.
C'est vrai que pour la modique somme de 4000 dollars par tête de pipe, prix dégriffé de dernière minute, on aurait pu partir 10 jours faire une croisière dans l'Antarctique et descendre encore plus au sud. Mais après nous être grattés le fond de poches nous n'avons trouvé que quelques pesos et comme, franchement, le beau temps nous manquait, nous avons suivi le plan initial et nous sommes partis à Punta Arenas, au sud du Chili, pour attendre sagement notre vol vers Santiago.
On a donc dit définitivement au revoir à l'Argentine mais pas sans avoir rencontré un spécimen rare : un marocain qu'y y vit. Il s'agît d'un casablancais de 'Ain Sebaa (un quartier de Casa) qu'il y a 14 ans a trouvé qu'il n'y avait pas assez de moutons à tondre au Maroc, et est venu continuer la tâche de l'autre côté de l'Atlantique.
D'après nos échos, on ne s'attendait pas à grand chose de Punta Arenas. Peut-être à cause de cela on a été agréablement surpris. La ville n'est pas spectaculaire, mais elle a quelques jolis bâtiments. Puis on y a retrouvé des chiliens et deux français de Charleville bien sympa avec qui on a fait la fête samedi soir. En plus, on n'était pas logés n'importe où : l'auberge où on dormait est géré par la mère du dentiste de Maradona, quand-même !!!
Et nous voilà finalement à bord de notre vol pour Santiago où, inchallah, le soleil nous sourira.
Bea
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